Kiss & Cry au Théâtre La Scala Paris 20 décembre 2018 in Les Ateliers Comédie, Les chroniques de Tata Nicole Kiss & Cry au Théâtre La Scala Paris, jusqu’au 31 décembre. De Michèle Anne De Mey et Jaco Van Dormael. Créé en 2011 à Mons, ce spectacle est repris dans le cadre d’une trilogie présentée par le duo belge Anne De Mey, chorégraphe et Jaco Van Dormel, réalisateur de « Toto le Héros » ou encore « Mr Nobody » . Mélange inédit de cinéma, théâtre d’objets, narration littéraire Quand on s’installe dans la salle, on a la surprise de découvrir un plateau entièrement jonché de caméras, de câbles, d’éléments de décor, un train électrique, maison de poupée, bac à sable et un écran qui surplombe la scène. Toute l’équipe est déjà présente, une douzaine de personnes qui après un rituel vont se séparer… pour prendre leur fonction, à la caméra, aux accessoires, au décor… et la magie peut commencer. Tout est fabriqué à vue, sur le plateau et les images sont projetées sur le grand écran du fond. Les scènes sont filmées en direct par une imposante caméra qui glisse sur un rail ou par de micro appareils installés dans le décor qui n’est que maquettes. La caméra se meut au bout d’un bras articulé au moment même où une voix fragile introduit le conte : « Où vont les gens quand ils disparaissent de notre vie, de notre mémoire? » Tout un théâtre intime va se jouer dans de minuscules maquettes où de petits décors sont plantés avec des dizaines de petites figurines qui vont prendre vie sous l’oeil grossissant de l’objectif. Ces figurines ne sont pas seules, elles sont accompagnées d’étranges créatures formées par les mains de Michèle De Mey, créatrice de cette « nanodanse » et du danseur Grégory Grosjean. Des mains se frôlent, s’attirent, se lancent dans une danse onirique puis se repoussent, se blessent comme des corps qui dansent. Les doigts se croisent pour dire le désir. Ils mettent ainsi en scène, l’infiniment petit et, à travers l’objectif de la caméra les personnages projetés sur l’écran apparaissent comme par magie, à une taille bien réelle. Mains, doigts, personnages sont là pour raconter les amours déçues de Gisèle. Un moment qui n’avait duré que treize secondes Gisèle, l’héroïne de cette histoire a été amoureuse pour la première fois quand elle avait 12 ans. Elle a croisé par hasard, dans un train, un garçon. Ce moment n’a duré que 13 secondes mais c’est sans doute, le moment le plus important de son existence. Il contient sa vie entière. Une double narration vocale et video plonge le spectateur au coeur de la mémoire amoureuse de Gisèle. Gisèle regarde, derrière sa fenêtre, les trains passer et ouvre les tiroirs de sa mémoire. Que deviennent les souvenirs ? Peut-on percer les mystères du temps perdu et retrouvé? Le formidable voyage que nous accomplissons en train électrique nous permet de pénétrer dans les petites boîtes de la mémoire et découvrir ainsi le film de la vie de Gisèle. KISS AND CRY est un formidable voyage sentimental, une ode aux amours perdues, à la mémoire et aux petites choses de la vie. UN SPECTACLE SANS PAREIL QUI BOUSCULE LES FRONTIERES DE TOUTES LES DISCIPLINES ARTISTIQUES. A VOIR ABSOLUMENT ! Kiss & Cry au Théâtre La Scala Paris, jusqu’au 31 décembre. De Michèle Anne De Mey et Jaco Van Dormael.