EVITA, LE DESTIN FOU D’ EVA PERON, au Théâtre de Poche Montparnasse 8 janvier 2020 in Les chroniques de Tata Nicole EVITA, LE DESTIN FOU D’ EVA PERON, au Théâtre de Poche Montparnasse jusqu’au 20 janvier. Texte et mise en scène de Stephan DRUET, avec Sebastian GALEOTA. Qui était vraiment Eva Duarte ? Objet de haine comme de vénération, Eva Peron (1919-1952) fascina le monde entier et divise encore, aujourd’hui, les Argentins. Stéphan Druet qui connaît bien l’Argentine pour y avoir vécu, a voulu dresser le portrait de celle dont le souvenir est toujours vivace. Depuis l’ enfance modeste jusqu’au sommet du pouvoir, le spectacle retrace la vie de la comédienne Eva Maria Duarte qui deviendra Eva Peron en épousant, en 1945, le colonel Juan Domingo Peron, un an avant qu’il n’accède à la présidence de la République argentine. Stephan Druet dresse un portrait contrasté qui révèle la complexité de ce personnage hors norme, passionnant, qui a usé de la carte populiste sans arrière pensée, tout en étant en même temps complice de la dictature militaire violente. Le texte met l’accent avec humour, sur l’arrivisme de la jeune Eva, sur les manoeuvres déployées pour se retrouver sur le devant de la scène et sur les stratégies de communication, une fois au pouvoir. Une ambition folle qui a fabriqué sa propre légende Pour tenter de la comprendre, Stephan Druet a imaginé un spectacle où le coiffeur et confident intime d’Evita a fini , à force d’intimité, par se prendre pour elle. Le comédien ne joue pas Evita, il est son coiffeur . Il retrace devant nous, le parcours de cette femme fascinante jusque dans ses contradictions. Trouvant dans ses origines modestes la légitimité de son engagement social auprès du peuple, féministe, elle obtint le droit de vote pour les femmes mais aussi elle ferma les yeux sur les soupçons de nazisme pesant sur Peron. En six ans, elle parvint à gagner le coeur des Argentins. » Ni sainte, ni salope, simplement humaine » . Détestée par l’église et par l’oligarchie, sa carrière fulgurante s’acheva en 1952, alors qu’elle n’avait que 33 ans, terrassée par un cancer de l’utérus. Elle avait trahi la classe dominante qui se vengera en inscrivant sur les murs : « Vive le cancer » Une formidable performance Le comédien argentin, Sebastian Galeota apparaît dans une monumentale et magnifique robe blanche créée par Franck Sorbier, comme s’il y était enfermé. Perruque blonde, maquillage raffiné, le comédien incarne cette femme. Sans quasiment bouger, il donne vie au texte, et nous entraîne, dès les premières minutes dans le sillage fascinant d’Eva. Par sa voix, ses expressions, ses regards il campe devant nous une femme plus vraie que la réalité. Sur la large jupe seront projetées quelques images d’archives renforçant ainsi les liens entre Evita et son pays.De courtes scènes séparées par des noirs et entrecoupées de chansons populaires argentines interprétées par Sebastian Galeota ponctuent son destin aussi fulgurant que tragique. Les lumières de Frédéric Loiseau, contribuent également à la magie de ce spectacle. C’EST TOUT SIMPLEMENT MAGISTRAL EVITA, LE DESTIN FOU D’ EVA PERON, au Théâtre de Poche Montparnasse jusqu’au 20 janvier. Texte et mise en scène de Stephan DRUET, avec Sebastian GALEOTA.