Chronique: Les Peintres au charbon 16 mai 2017 in Les chroniques de Tata Nicole Les Peintres au charbon de Lee Hall , mis en scène par Marc Delva, au théâtre 13 / Seine, Paris Lee Hall, que l’on connaît par le scenario du film Billy Elliot , a reconstitué l’histoire d’un groupe d’artistes ouvriers, en Angleterre, entre 1934 et les années 80. Dans la région minière du Northumberland, Robert Lyon, professeur à l’université de Newcastle upon Thyne est invité par l’ Association pour l’ Education des Travailleurs, à donner des cours d’histoire de l’art à des mineurs. Dès la première rencontre, le professeur se rend compte qu’il ne pourra pas se faire comprendre avec des exposés théoriques sur Michel-Ange ou Léonard de Vinci. Toutes ces notions sur l’art paraissent obscures, prétentieuses pour ces hommes qui ne connaissent que la dureté du quotidien. Il leur propose alors de les initier à la peinture par la pratique. Ils feront eux-mêmes leurs tableaux. Le groupe se réunira chaque semaine pour présenter ses créations, discuter et réfléchir à ce que représente l’art. Pour peindre, ils s’inspirent de leur quotidien, de leur vision de la mine et de leur travail sous terre. Ils deviendront » Les peintres au charbon « . En effet, peu à peu, le monde de l’art s’intéresse à eux et ils verront s’ouvrir les portes des galeries et des musées londoniens. Une pièce avec un double impact Le tour de force de cette pièce est de tenir un discours sur l’art et en même temps, d’agir conformément à ce discours. L’art n’a pas de sens propre mais un sens pour chacun qui y est confronté. La scénographie nous met au coeur de la mine. On entre dans un SAS où immédiatement nous pouvons sentir l’odeur du charbon, du soufre et entendre le bruit des wagonnets…. Le dispositif bi-frontal où l’on prend place, va nous permettre d’assister aux réunions des mineurs, nous avons ainsi l’impression d’être parmi eux. Un spectacle pluridisciplinaire Il y a quelque chose de cinématographique dans la mise en scène avec des projections sur le mur du fond situant la scène suivante. De même, l’épilogue apparaîtra sur l’écran. On peut d’ailleurs regretter ce choix, qui alourdit la pièce, lui donnant un aspect répétitif. En revanche, aucun tableau décrit par les protagonistes, n’est montré, pendant la pièce. Les toiles sont sont blanches, les cadres sont vides, obligeant le spectateur à jouer sur son imaginaire. Une leçon d’humanité Peu à peu, ces hommes prennent confiance en eux, s’ aperçoivent de la force de leur groupe. Eux qui ne pensaient pas avoir accès à la culture, vont se révéler des critiques avertis et comprendre que la peinture leur permet de représenter autre chose que leur propre existence. C’est un moyen de dire sans mots, quelque chose d’universel. Un spectacle intéressant, où chaque comédien fait vivre la rudesse ou la fragilité de ces mineurs. Le spectacle pourrait cependant être plus resserré mais on suit avec beaucoup d’intérêt le parcours de ces peintres du charbon grâce à la belle scénographie et au jeu des comédiens. Les Peintres au charbon de Lee Hall , mis en scène par Marc Delva, au théâtre 13