Chronique: Les Noeuds au mouchoir 10 novembre 2017 in Les chroniques de Tata Nicole LES NOEUDS AU MOUCHOIR au Théâtre du Palais des Glaces jusqu’au 31 décembre. De Denis Cherer, mise en scène d’Anne Bourgeois. D’entrée, le sujet de cette pièce peut susciter quelques craintes puisqu’il y est question de la maladie d’ Alzheimer. Et pourtant ! Même si le sujet est dramatique, c’est la drôlerie mais aussi, l’émotion qui vont nous emporter grâce à un texte efficace auquel Anémone donne toute la gamme émotionnelle. L’Alzhei – mère Augustine, perd la boussole, aussi ses deux fils, Daniel, banquier toujours pressé, marié mais… infidèle et Jean, intermittent du spectacle, rêveur, divorcé mais… fauché veillent-ils sur leur mère. Entre les deux frères, les liens fraternels sont plutôt distendus, ce qui explique qu’ils ont établi un certain planning pour ne pas se rencontrer, quand ils viennent voir leur mère. Or, ce jour-là, erreur de planning et ils se retrouvent tous les deux au côté d’ Augustine qui multiplie les « fantaisies » car comme elle le dit » rien n’est comme avant » . Daniel ne voit pas d’autre solution qu’un établissement où la placer, contrairement à Jean qui veut la laisser chez elle, le plus longtemps possible . Chacun va vider son sac, mais les deux manifestent de manière différente, leur amour et leur inquiétude pour leur « alzhei-mère » . Entre Humour et Fantaisie Pour sa dernière apparition sur scène, c’est elle-même qui le dit, Anémone réalise une magistrale synthèse entre le rire et le drame. La drôlerie des répliques qui font mouche à chaque fois, les quiproquos, les glissements sémantiques, les interprétations écornées qui nous réjouissent, se mêlent à de presque imperceptibles gestes, rictus sur le visage, regards, petits tremblements dans la voix, silences qui nous touchent au plus profond de nous-mêmes. Le tour de force c’est que jamais, les sentiments ne prennent le dessus, nous sommes maintenus dans le pur divertissement. Denis Chèrer qui est aussi interprète dans cette pièce avec son frère Pierre-Jean Chèrer, a su maintenir cet équilibre.Jusqu’au dernier moment, même si la fin ne peut être que bouleversante, le pathos ne l’emportera. Le décor est également extrêmement bien conçu puisque toutes les possibilités qu’il offre sont exploitées. Allez voir cette pièce, ne ratez surtout pas cette dernière apparition d’ Anémone au théâtre. Vous verrez une Grande Dame !